Un petit rebond dans un aspect de la tradition en peu inédit mais; qui marque encore les esprits bien que le christianisme n’a cessé de combattre. Il s’agit du métier de divination et le pouvoir de guérison et de prophétie que détenaient les Bapfumu au Burundi.
C’est aussi un sujet d’actualité que tout chercheur pour enrichir à base de cette humble ébauche du fait que même aujourd’hui de telles personnes existent encore et sont consultés par des gens de toutes couches sociales, paysans et intellectuelles. En amorçant cette ébauche, nous n’entendons pas entrer en détails de la pratique du métier, ce n’est qu’un regard que nous portons sur quelques activités qui font des Bapfumu des gens encore visités malgré la foi au Christianisme et à l’Islam qui sont contre ces pratiques les qualifiants d’occultes.
Quelques activités d’Umupfumu.
Depuis lors, Abapfumu ont été considérés comme des gens d’une importance capitale. Selon F.M. Rudegem Umupfumu se distancie d’Umurozi. Il cumule les fonctions de devin, guérisseur, rebouteux, magnétiseur, magicien, nécromant, voyant, augure, oracle, spirite, conseiller. Lui, il bénéficie d’une sympathie sociale du fait qu’il est un médecin, un protecteur contre les maléfices des envoûteurs, …. « Ce personnage polyvalent est considéré comme un bienfaiteur de l’humanité. Il est à distinguer du maléficier -umurozi qui pratique la magie noire et est, par conséquent, craint, haï, honni. Il arrive que le devin soit en même temps maléficier, mais il s’en cachera. Le devin pratique la magie blanche, le devin est un bienfaiteur, il conserve la vie, c’est l’auxiliaire du principe fécondant », écrit Rodegem dans Dictionnaire Rundi- Français.
Au-delà de la fonction de médecin.
Occupant une place de choix dans la société, les Bapfumu étaient partout. Le roi en avait autant qui devaient le conseiller dans de plusieurs situations de la vie comme avant d’entamer une bataille, une chasse, … Ceux-ci étaient habilités à prédire l’avenir et faire des prophéties de ce qui doit arriver.
« Il tire des présages du feu par aéromancie qui est la divination par le moyen de l’air et des phénomènes aériens (vent, nuages, halos, arcs-en-ciel, vol des oiseaux, foudre et tonnerre, visions aériennes le fait d’analyse direction suivie par une flamme, capnomancie, forme de la flamme, interprétation des pétillements du feu). On a recours à lui pour les ordalies -ikibabo. Umupfumu pratique l’aruspice ce qui veut dire qu’il interprète l’avenir en inspectant les entrailles des animaux victimes », poursuit Rodegem.
En mettant fin à cet article, il convient de bien mettre une emphase sur la différence entre l’Umupfumu et l’Umurozi. Notez bien que “umurozi” était un malfaiteur qui envoûtait tandis que “umupfumu” lui jouait le rôle de bienfaiteur, de médecin, de prophétie -ukuragura. À la prochaine, nous parlerons des techniques qu’utilisait le Mupfumu dans son art de divination en le comparant de façon synoptique avec le Murozi.