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Le tambour est l’un des merveilles que revendique fièrement le Burundi, un trésor admiré par les Burundais eux-mêmes y compris les étrangers.

En 2011, le tambour Burundais a été inscrit dans le patrimoine mondial de l’humanité, tel que l’a fait l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Ces tambours ont toujours été un symbole cher aux cœurs des Burundais, depuis le premier roi Ntare Rushatsi Cambarantama, à qui l’on doit l’existence du premier tambour connu, appelé Karyenda.

Aujourd’hui, nous avons choisi de vous expliquer les noms des différentes sortes de tambours afin que nous puissions les connaître et comprendre leur signification.

Lorsqu’ils sont joués par les tambourinaires, nous saurons ce que cela représente. Ce que nous savons également, c’est que chaque comportement et chaque mouvement qu’ils font a une signification particulière, comme nous l’avons appris en discutant avec monsieur Duniya Abedi, un ancien tambourinaire et artiste traditionnelle.

Ce pionnier, qui est une figure respectée de la culture, a commencé à jouer du tambour à l’âge de 11 ans, en 1982, et continue jusqu’à ce jour.

Les tambours, tels que nous les voyons, sont différents et ont chacun un nom particulier

Comme l’a expliqué Duniya Abedi, lors d’une soirée culturelle “Rinjora” qui a eu lieu en décembre 2024, ces tambours sont alignés de manière ordonnée, et devant eux, chaque tambour a un nom. Il nous a aussi expliqué ce que cela signifie lorsque les tambourinaires se placent devant eux.

Duniya Abedi a dit: “

1. Ce tambour qui vient en avant, peint en couleurs du drapeau national, est celui qu’on attribue à Karyenda, il est celui qui dirige. C’est un symbole de celui qui gouverne (Nyen’Inganji)

2. Puis, viennent les tambours puissants, ceux qui produisent un grand rythme, un grand son. Ceux-là sont comparés à des personnes proches du pouvoir, comme les ministres, les législateurs.

3. Suivent les petits tambours “Amashāko” qui sont des tambours qui ne modifient pas le rythme, et qui sont comparées aux citoyens.

4. Cette personne qui s’apprête à danser pendant le battement du tambour, avant de commencer à danser, il passe en face du tambour de devant, ce qu’on prend comme si elle est investie et prête à prêter serment selon la culture du tambour.

Les tambourinaires prennent alors les baguettes de tambour et les passent autour du cou, ce qui symbolise le serment. Parfois, ils les passent autour des bras, ce qui signifie que s’il trahit ce serment, il sera décapité ou démembré. Lorsqu’il s’apprête à danser, ce sont ces tambours qui suivent ce qu’il danse, car il est en train de donner des ordres selon la même culture.

5. Une fois qu’il a fini de danser, il s’éloigne et va se diriger vers ce petit tambour surnommé “ishako”. Cela signifie qu’il n’est plus au pouvoir et qu’il devient un simple citoyen. ll continue alors de jouer ce tambour en respectant des ordres du nouveau chef car un citoyen écoute et applique la loi.

6. Nous retiendrons ensuite que quand le tambour d’Ishako est mal joué, ça se perçoit facilement. Cela signifie que le citoyen a refusé de suivre les lois, ce qui devient évident et montre qu’il défie l’autorité.

7. Les tambours nous rappellent les vêtements de nos ancêtres, où l’homme burundais d’autrefois était instruit de montrer la poitrine un symbole de pouvoir et la capacité de protéger la famille ainsi que le pays.

En résumé, ces tambours montrent comment le pays était organisé en termes de pouvoir. Lorsqu’on voit les tambourinaires danser harmonieusement, ils sont en train de montrer comment l’ordre se doit au niveau du pays, les autorités et des citoyens.

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