Le kirundi, langue nationale et principale du Burundi, est bien plus qu’un simple moyen de communication. Il reflète l’identité culturelle et historique du pays. Pourtant, cette langue fait face à de sérieux défis qui menacent sa pérennité. Entre la montée des langues étrangères, l’évolution des pratiques linguistiques et la négligence dans son usage officiel, le kirundi risque de perdre sa place dans le quotidien des Burundais.
Pourquoi cette disparition progressive de la langue burundaise ?
Selon le journal Iwacu:
“L’influence des langues étrangères” : Avec l’intégration du Burundi dans des organisations internationales telles que la Communauté Est-Africaine (EAC), les langues comme l’anglais et le français gagnent en importance dans les domaines de l’éducation, des affaires et de la politique,ce qui diminue considérablement l’usage du kirundi dans ces sphères”
La négligence de certains dirigeants
Les leaders politiques, pourtant censés être des modèles pour la préservation du kirundi, mélangent fréquemment le kirundi avec le français dans leurs discours et communiqués officiels. À l’Assemblée nationale, où les décisions cruciales pour le pays sont prises, cette pratique est largement répandue dans les rapports et les interventions. Comme l’a souligné Gertrude Kazoviyo, professeure à l’Université du Burundi, cette tendance envoie un message contradictoire aux jeunes générations qui devraient s’inspirer des dirigeants.
“L’érosion dans l’éducation”:
Des professeurs de kirundi, notamment ceux de l’Université du Burundi, déplorent le faible volume horaire consacré à l’enseignement du kirundi dans les écoles et universités. Ce déséquilibre entrave donc la transmission de la dite langue aux jeunes générations, d’après Iwacu .
Est-ce que cela provoque-t-il des conséquences ?
Les conséquences sont énormes. On parlera principalement de la Perte d’identité culturelle : Selon Iwacu, le ministre de l’Éducation et de la Recherche scientifique a récemment souligné l’importance de préserver le kirundi pour maintenir les valeurs et traditions nationales. Selon lui, cette langue joue un rôle clé dans la cohésion sociale et l’unité nationale.
Décalage intergénérationnel : Si les jeunes générations abandonnent le kirundi, cela crée une barrière de communication avec leurs aînés, coupant un lien vital pour la transmission des savoirs et traditions.
Des initiatives permettant à préserver cette langue maternelle :
1.Les professeurs et conservateurs du kirundi appellent les décideurs à adopter un usage exclusif du kirundi dans les discours et rapports officiels pour promouvoir son importance auprès des citoyens.
2. Renforcement dans l’éducation : Augmenter le volume horaire consacré au kirundi dans les écoles et universités, et financer des projets tels que la création d’un dictionnaire monolingue en kirundi.
3. Promotion dans les journaux et sur les réseaux sociaux : Les médias nationaux doivent diffuser davantage de contenus exclusivement en kirundi pour valoriser cette langue et sensibiliser la population à son importance.
4. “Collaboration institutionnelle : Travailler avec des organisations internationales comme l’UNESCO pour obtenir un soutien dans la protection et la promotion des langues en danger.
Bref,
Le kirundi est un trésor culturel qui mérite une attention urgente. Son avenir dépend de l’implication des dirigeants, des éducateurs, des médias et citoyens. En valorisant cette langue, le Burundi peut préserver son identité tout en renforçant sa cohésion nationale. Il est temps d’agir pour sauvegarder ce patrimoine inestimable pour les générations présentes et futures.