Autrefois, lorsqu’un couple se rendait visite à des amis ou à des membres de la famille, il emmenait naturellement ses enfants. Ces rencontres, au-delà du plaisir de se retrouver, étaient de véritables moments d’apprentissage social pour les plus jeunes.
Quand les enfants se formaient autour de la marmite
À cette époque, les écrans n’existaient pas. Pas de télévision, pas de tablette, pas de smartphone. Alors, pendant que les adultes discutaient, les enfants se retrouvaient autour de la cuisine, de la marmite, à partager des histoires, des contes, des chants… C’est là que naissaient les premières amitiés, les premières leçons de vie, dans un cadre chaleureux et humain.
Une éducation transmise par les anciens
Les parents n’hésitaient pas à envoyer leurs enfants chez les grands-parents pendant les vacances. Ce n’était pas juste pour les occuper, mais pour leur permettre de recevoir une éducation enracinée dans la sagesse, la patience, le respect et l’humilité. Malgré l’absence de moyens technologiques, ces enfants devenus adultes ont su construire des valeurs solides qu’ils essaient aujourd’hui de transmettre à leur tour.
L’arrivée des écrans : rupture ou évolution ?
Avec l’essor des nouvelles technologies, les habitudes ont changé. L’enfant moderne communique davantage avec son écran qu’avec son entourage, ses parents en particulier. Lorsqu’il rend visite à d’autres enfants, il arrive souvent équipé d’un smartphone ou d’une tablette. Et sur place, au lieu de jouer ou de discuter ensemble, chacun reste dans son coin, absorbé par un dessin animé ou un jeu vidéo qui le passionne. Et du coup, ces enfants censés nouer des nouvelles relations, des fois, ils repartent sans savoir le prénom de ceux qu’ils étaient venus rencontrer.
Écrans et développement personnel : quel impact ?
Le temps que passe un enfant devant un écran influence sa manière de penser, de communiquer et d’apprendre. Bien utilisés, les outils numériques peuvent éveiller l’intelligence. Mais mal encadrés, ils favorisent l’isolement, diminuent l’attention, appauvrissent la créativité et réduisent la capacité à interagir avec le monde réel.
Les relations familiales s’en trouvent affectées. Les moments d’échange se font rares, les discussions se réduisent. Et petit à petit, un fossé se crée entre parents et enfants. Et du coup, l’enfant voit ses parents comme des étrangers.
Les parents face à leurs propres responsabilités
Un enfant de huit ans ne peut pas acheter lui-même une tablette ou un smartphone. Ce sont donc les parents qui prennent cette décision. Mais sur quelle base ? Est-ce vraiment pour familiariser l’enfant avec la nouvelle technologie, ou pour suivre une tendance sociale, voire rivaliser avec d’autres parents ?
Ces questions méritent d’être posées. Car accorder un écran à un enfant, ce n’est pas seulement lui faire plaisir, c’est aussi poser un choix éducatif. Un choix qui peut avoir des conséquences à long terme sur sa sociabilité, sa santé mentale et ses relations humaines.
Et les institutions, que disent-elles ?
Des organisations internationales comme l’UNICEF et l’OMS recommandent une utilisation limitée des écrans selon l’âge. Elles soulignent l’importance des interactions humaines pour le développement global de l’enfant. L’idée n’est pas de bannir la technologie, mais de l’introduire avec mesure, au bon moment, dans un cadre éducatif clair et précis.
Vers une éducation équilibrée
L’éducation moderne ne doit pas effacer l’héritage de nos traditions. Bien au contraire, elle doit apprendre à marier le meilleur des deux mondes : la richesse humaine de l’éducation d’hier et les outils d’apprentissage d’aujourd’hui. C’est dans cet équilibre que se trouve la clé d’une éducation réussie, adaptée aux défis du présent et aux exigences de l’avenir.




