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Étudier et travailler à l’Étranger : une nécessite pour la Jeunesse Burundaise ?

De nombreux jeunes Burundais aspirent à poursuivre leurs études et à travailler à l’étranger, estimant que cela représente la meilleure voie vers un avenir stable et prospère. Cette tendance soulève des questions sur les motivations profondes de cette jeunesse et sur les implications pour le développement du pays.

Une Thèse Partagée par de nombreux jeunes Burundais.

La thèse selon laquelle “pour bien assurer son avenir et avoir une aisance matérielle, travailler et faire ses études à l’étranger est la seule option” trouve un écho chez de nombreux jeunes Burundais. Une perception alimentée par plusieurs facteurs.

Manque d’opportunités locales :

Malgré un taux de chômage des jeunes relativement bas de 1,72 % en 2023 selon les estimations de l’OIT, ce chiffre peut être trompeur. En effet, de nombreux jeunes sont sous-employés ou travaillent dans le secteur informel, ce qui ne leur permet pas d’atteindre une stabilité économique.

Qualité de l’éducation :

Bien que des initiatives telles que le projet soutenu par l’Union européenne visant à renforcer les compétences des jeunes soient en place, certains estiment que le système éducatif local ne répond pas pleinement aux exigences du marché du travail international.

Attractivité de l’étranger :

Bien que l’idée de croire qu’aller à l’étranger offre de meilleures opportunités professionnelles et une qualité de vie supérieure est largement répandue,

Les conséquences liées à cet exode des jeunes sont multiples.

Cependant, cette quête d’un avenir meilleur à l’étranger comporte des risques. En 2024, environ 300 jeunes Burundais ont été expulsés de Tanzanie après avoir immigré illégalement dans l’espoir d’une vie meilleure. Ces jeunes ont été confrontés à des discriminations, des violences de la part des forces de l’ordre tanzaniennes, et ont été renvoyés dans leur pays d’origine dans des conditions difficiles.

Pénurie de compétences

Le départ massif des jeunes pour l’étranger peut également avoir des répercussions sur le développement du Burundi. La fuite des cerveaux prive le pays de talents essentiels à son développement économique et social. Une diaspora importante peut donc entraîner une dépendance aux envois de fonds, plutôt qu’à une croissance économique endogène.

Le départ des jeunes peut aussi entraîner une désintégration des structures familiales et communautaires.

Vers une réflexion collective

Il est donc essentiel d’engager une réflexion collective sur les moyens de retenir ces jeunes talents et de leur offrir des perspectives d’avenir au sein du pays. Cela pourrait passer par une adaptation des programmes aux besoins du marché du travail, la promotion de l’enseignement technique et professionnel, le soutien à l’entrepreneuriat et l’attraction d’investissements pour créer des emplois de qualité.

Enfin, mettre en avant les réussites de jeunes ayant choisi de rester au pays pourrait aussi inspirer d’autres à suivre leur exemple.

Donc en résumé, bien que l’aspiration à étudier et travailler à l’étranger soit compréhensible, il est crucial de créer un environnement propice à l’épanouissement des jeunes au Burundi. Cela nécessite des efforts concertés de la part des autorités, du secteur privé et de la société civile.

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